Biographie Chennequi Charles-Pascal-Telesphore



Biographie Chennequi Charles-Pascal-Telesphore

Né en 1809 dans le village de Kamouraska, Québec. il perd son père à l'âge de douze ans et est adopté par son oncle Amable Dionne. Il étudie au petit séminaire de Nicolet à partir de 1822. Ordonné prêtre en 1833, il commence sa carrière au Québec où il est successivement prêtre dans les paroisses de Saint-Roch, Beauport et Kamouraska.

Pendant les années 1840, il mène une campagne très efficace dans tout le Québec contre l'alcool et l'ivrognerie. Il publie en 1844 un Manuel de tempérance qui devient un énorme succès de librairie. Antoine Plamondon peint son portrait en 1843 et Théophile Hamel fait une lithographie de lui. Il acquiert une telle renommée que Mgr Bourget, l'évêque de Montréal, le nomme en 1848 missionnaire itinérant de la tempérance pour son diocèse. Il est surnommé à cette époque l'« Apôtre de la tempérance ».

Entre-temps, il arrive à Longueuil en 1846 et complique le travail de la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, devenant l'ennemi juré de Marie-Rose Durocher.

Malgré une grande popularité personnelle et l'appui de Mgr Bourget, Chiniquy est trop turbulent, et son insoumission ainsi des rumeurs d'inconduite sexuelle lui valent une suspension en septembre 1851. Il faut dire que l'ultramontanisme exacerbé de l'époque au Québec ne laissait pas de place à l'indépendance d'esprit. On l'envoie alors en Illinois comme prêtre colonisateur. En tant que curé de la paroisse de Sainte-Anne, au sud de Chicago, il s'oppose très vite à des évêques irlandais intransigeants, notamment sur la propriété des biens immobiliers de l'Église, et est de nouveau suspendu en août 1856, puis excommunié le 3 septembre par l'évêque Anthony O'Regan.

Il se plaint d'injustice et, malgré plusieurs tentatives de réconciliation de sa part et de celle des évêques du Québec, l'excommunication est rendue définitive en août 1858 par l'évêque James Duggan. Chiniquy quitte alors l'Église catholique, entraînant avec lui pratiquement toute sa paroisse de Sainte-Anne, pour fonder l'Église catholique chrétienne qui se joint en 1860 à l'Église presbytérienne de Chicago. Des conflits avec les pasteurs locaux entraînent sa suspension en juin 1862 par le presbytère de Chicago et Chiniquy adhère alors à l'Église presbytérienne du Canada tout en demeurant pasteur de Sainte-Anne.

Il devient un critique virulent de l'Église catholique romaine et de sa théologie, affirmant que cette Église est païenne, qu'on y vénère la Vierge Marie, que sa théologie, antichrétienne, souille l'Évangile. Il soutient aussi que l'afflux aux États-Unis d'immigrants catholiques en provenance d'Irlande, d'Allemagne et de France est le résultat d'un complot du Vatican. Plus tard, il dénoncera deux autres « complots » du Saint-Siège : la guerre de Sécession et l'assassinat du président Abraham Lincoln (les assassins de Lincoln étant selon lui des catholiques romains aux ordres du pape Pie IX).

Son zèle de nouveau converti et la virulence de ses propos et de ses dénonciations de son ancienne église sont tels qu'il déclenche généralement des violences là où il passe. En 1859, il est victime d'une tentative d'assassinat à Saint-Hilaire. Il faut reconnaître cependant que ses excès étaient dus en grande partie à l'antiprotestantisme des catholiques de l'époque (Lougheed, p. 254).

En 1864 il épouse Euphémie Allard de sa paroisse de Sainte-Anne. Ils eurent deux filles et en adoptèrent une autre.

Durant le reste de sa carrière il sera un prédicateur anticatholique acharné, gagnant sa vie grâce à des ouvrages anticatholiques et des discours contre l'Église catholique romaine. Ses deux principaux livres sont Cinquante ans dans l'Église de Rome et Le Prêtre, la femme et le confessionnal. Surnommé le Luther du Canada, il est appelé par les protestants évangéliques à participer à des tournées de conférences partout au Québec et ailleurs en Amérique du Nord, ainsi qu'en Europe, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Même s'il continue ses tournées de conférences jusqu'à la fin de sa vie, Chiniquy prend sa retraite comme pasteur de Sainte-Anne en 1888. Il quitte sa paroisse en 1892 et meurt le 16 janvier 1899 à Montréal à l'âge de 89 ans.

Jugement de l’Encyclopédie catholique de 1913 (On Imposters)[modifier | modifier le code]

Difficilement plus crédible est l'histoire du Pasteur Chiniquy (1809-1899), qui pendant des années dénonça dans des pamphlets enflammés, notamment « La Femme, le prêtre et le confessionnal », des abus supposés de l'Église catholique. Il est admis qu'il a été suspendu deux fois par deux évêques différents avant de se séparer de l'Église, et il n'y a pas lieu de douter que ses suspensions étaient motivées par de graves fautes morales dont les évêques en question avaient une pleine et entière information, quoique, comme cela arrive souvent dans de tels cas, les jeunes filles qu'il avait séduites n'aient pu être convaincues de faire face aux conséquences d'un procès public en déposant sous serment.

Il est certain aussi, que tandis que ses premiers livres, écrits aussitôt après avoir quitté l'Église, ne comportaient pas d'attaque contre la moralité du clergé Catholique mais portaient plutôt sur des questions doctrinales ou de foi, dans ses ouvrages ultérieurs, notamment 50 ans dans l'Église de Rome (1885), il se présente comme forcé de dénoncer le catholicisme à cause des trop nombreux scandales dont il avait été témoin. (cf. S. F. Smith's "Pastor Chiniquy", Catholic Truth Soc. pamphlet, Lond., 1908).

Mais en ce temps il savait ce que le public protestant exigeait, d'autant plus que tous ceux qui pouvaient efficacement le réfuter étaient morts.

Influence[modifier | modifier le code]

Parus à une époque où les États-Unis étaient méfiants vis-à-vis de toute influence étrangère, ses écrits contribuèrent à attiser l'anticatholicisme. Plusieurs protestants étaient cependant mal à l'aise avec ses propos et ses méthodes qui cherchaient à provoquer.

Aujourd'hui encore, quelques écrits de Chiniquy sont mis en avant dans les milieux protestants, en particulier fondamentalistes. Un de ses adeptes contemporains les plus connus est Jack Chick, qui a créé une version en bandes dessinées de 50 ans dans l'Église de Rome sous le titre La Grande Trahison. Il reprend avec emphase les assertions de Chiniquy dans ses propres tracts anticatholiques.

Au Québec, aucune rue, aucun lieu ne porte son nom. Même s'il fut un temps un homme public important, ses grandes réalisations dans les campagnes de tempérance ont été cachées dès son excommunication par une Église catholique soucieuse de faire oublier son nom (Lougheed, p.242). Aujourd'hui, les volontés œcuméniques promues par Vatican-II ont eu pour résultat une sorte de révisionnisme historique qui veut qu'on oublie ceux qui, à une époque, symbolisèrent la division dans le christianisme[réf. nécessaire].

Le fonds d'archives de Charles Chiniquy est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[1].

Notes

↑ Fonds Charles Chiniquy (P627) [archive] - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Biographies

1955 : Chiniquy, Marcel Trudel, Éditions du Bien Public, Trois Rivières, 339 p.
1999 : La Conversion controversée de Charles Chiniquy, Richard Lougheed, Éditions La Clairière, Québec, 322 p.
Richard Lougheed, « Le Luther de Canada: La conversion de Charles Chiniquy comme modèle évangélique », La Revue Farel 3 (2008): 23-37.
2009 : The Controversial Conversion of Charles Chiniquy, Richard Lougheed, Texts and Studies in Protestant History and Thought in Quebec, Vol. 1, Toronto, Clements Academic, 366pp.

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