Biographie Gabriel Gilbert
Source: Journal «Le Soleil», Isabelle Houde
Gabriel Gilbert 1927-2019: un ancien propriétaire du Soleil s’éteint
Une figure marquante de l’histoire du journal Le Soleil s’est éteinte, jeudi. L’avocat et homme d’affaires Gabriel Gilbert, qui a dirigé l’entreprise avec son frère Guy de 1967 à 1974, est décédé à l’âge de 92 ans.
Le Soleil a été la propriété de la famille Gilbert durant un quart de siècle, d’abord sous la gouverne d’Oscar Gilbert à partir de 1948, puis sous celle de ses huit enfants. Ce sont plus précisément les frères Gabriel et Guy Gilbert qui ont assumé les postes respectifs de président et vice-président de 1967 jusqu’à la vente de l’entreprise à Jacques Francœur et Unimédia, en 1974. Ils ont entrepris une grande transformation de la publication, dans le sillon de leur père qui en avait fait un média indépendant en 1957.
«Mon père et mon oncle Guy en on fait un journal moderne, non seulement en achetant des nouvelles presses, mais aussi sur le plan des relations avec la rédaction. Le comité de rédaction avait une totale autonomie. Mon père a toujours défendu bec et ongles l’indépendance des journalistes et de la nécessité d’avoir des pare-feu entre la rédaction et les propriétaires, pour éviter l’influence et la collusion», a raconté au Soleil son fils, Bernard Gilbert, directeur général du Diamant. Au chapitre des réalisations marquantes, il y a aussi l’intégration de photographies dans la maquette et le lancement du magazine Perspectives, encarté dans le journal du samedi.
Un homme engagé
Gabriel Gilbert fut aussi président de La Presse canadienne en 1973 et 1974. Un engagement qui l’a amené à effectuer de nombreux voyages avec des délégations de journalistes, notamment en Russie et en Chine. «Il avait une énorme curiosité pour toutes ces choses-là», se remémore Bernard Gilbert.
Gabriel Gilbert a ensuite pratiqué le droit des affaires et s’est impliqué dans de nombreuses associations, en plus de siéger à plusieurs conseils d’administration. Il a été un membre influent du Cercle universitaire et du Club de la Garnison et a supporté la professionnalisation de l’Orchestre symphonique de Québec sous l’égide de François Bernier.
«Au-delà d’avoir été un père aimant, c’était aussi un humaniste. Ce qui l’intéressait, c’était la relation avec les gens, la compréhension des autres. Il trouvait important d’écouter avant de prendre des décisions, même s’il était bien capable de trancher quand il fallait le faire. Il a toujours eu une grande ouverture sur les autres», souligne son fils.
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