Biography Bouchard Jacques
Jacques J. Bouchard
Jacques J. Bouchard (2 septembre 1907, Sainte-Geneviève-de-Batiscan - 26 janvier 1982, Amos) est un entrepreneur et organisateur politique québécois. Admis à l’Ordre du Canada le 17 décembre 1973, il fut investi à Ottawa le 15 octobre 1975. Sa nomination comporte la mention : « Homme d'affaires d'Amos. En reconnaissance de sa contribution au développement industriel et social du Nord-ouest du Québec. »
Biographie
Jacques J. Bouchard est né le 2 septembre 1907 à Sainte-Geneviève-de-Batiscan, à l’est de Trois-Rivières, du mariage d’Arthur Bouchard, marchand tailleur et de Florina Baribeau, sœur de Jean-Louis Baribeau, dernier président du Conseil législatif du Québec.
Muni de son seul cours commercial des Frères du Sacré-Cœur de Victoriaville, il débarque, à l’âge de 15 ans, à Amos en Abitibi, région qui venait à peine de s’ouvrir à la colonisation. Son premier travail fut coursier dans un bureau d’assurances. Dix ans plus tard, il en est le propriétaire. 1
Sa connaissance de l’anglais lui permet de pénétrer le marché très lucratif de l’assurance des mines qui font à l’époque la prospérité de l’Abitibi (Val-d'Or, Cadillac, Noranda). Secrétaire de la Chambre de commerce d’Amos, il est membre du Canadian Institute of Mining and Metallurgy, de l’Association des prospecteurs de l’Ouest du Québec, du Prospectors and Developers Association, et du Board of Trade de Montréal. Au début des années 50, il fonde avec Frank Blais Jr la Abitibi Téléphone Inc. dont le territoire comprenait la région minière nouvellement ouverte de Matagami. 1
Victime de cécité totale en 1942, à la suite d’un anévrisme au cerveau, il est guéri par une intervention révolutionnaire pour l’époque impliquant l’injection d’un isotope radioactif. Son chirurgien est le docteur Wilder Penfield, neurochirurgien de renommée mondiale. 2
Organisateur politique chevronné, il participe à l’odyssée de Maurice Duplessis et de son parti de l’Union nationale, dont il sera l’un des piliers en Abitibi. Nationaliste éclairé, il continue toute sa vie d’être conservateur au niveau fédéral ce qui le mit en contact avec les John Bracken, George Drew et particulièrement John Diefenbaker. Il fut d’ailleurs porteur d’honneur aux funérailles de ce dernier en août 1979 à Ottawa.2 Président de l’aile québécoise du Parti progressiste-conservateur dans les années 1960, il en devint même vice-président national. Il a assisté à titre de délégué à toutes les conventions de ce parti entre 1938 et 1967.3
Homme d’église et d’œuvres, il est président de la Ligue antituberculeuse d’Abitibi de 1940 à 1946. Il préside à la construction du Sanatorium de Macamic (1947-50). Il établit le Service Social diocésain au début des années 1960. Il est le président du comité protecteur des scouts du diocèse d'Amos pendant près de trois décennies (1944-1970)1. Président de l’Association des «Anciens de Victoriaville», il est 4e degré et Grand Chevalier des Chevaliers de Colomb conseil 2218.1 Fondateur du Club Rotary d’Amos, il en reçoit, en fin de carrière, la médaille de Paul Harris Fellow.
Son implication dans ce mouvement du Rotary International lui ouvre le monde qu’il parcourra dans tous les sens. Ses plus grands voyages le conduisent autour du monde en 1952, à Formose et aux Philippines en 1954, à Hong Kong, Singapour et Bali en 1958 etfinalement en Polynésie, Nouvelle-Zélande et Australie en 1967. 2
Il se retire des affaires en 1966, achète la ferme dont il rêvait depuis toujours sur les bords de la rivière Harricana, et continue de voyager jusqu’à sa mort le 26 janvier 1982. Le 30 janvier 1982, Amos lui fait des funérailles grandioses à la Cathédrale par la concélébration d’un évêque et neuf prêtres. Joe Clark, à l’époque Chef de l’Opposition au Parlement fédéral, et de nombreuses personnalités locales y assistaient. 2
Le monde religieux l’avait consacré chevalier de l’Ordre de Malte le 16 novembre 1970.2
Le 28 juin 1933, il avait épousé à Amos Yvonne DeVreese, décédée en 2003. De cette union sont nés deux fils : Yves (décédé en 2002) et Pierre.1,2
Sources
? a, b, c, d et e Nos Figures dominantes de l’Ouest Québécois : magistrature, politique, professions libérales, administration, commerce, finance industrie, Joseph Duguay, éd. Amos, 1951.
? a, b, c, d, e et f Société d ’Histoire d’Amos Fonds P113
? The Party’s over, James Johnston, Longman Canada Limited, 1971
Transcription de sa nécrologie:
Jacques Bouchard, 74 ans, est décédé à Montréal mardi le 26 janvier 1982 à la suite d'une courte maladie.
Fils de Arthur Bouchard et Fiorina Baribeau, né à Ste-Geneviève-de-Batiscan, il fit ses études commerciales au Collège des Frères du Sacré-Coeur à Victoriaville. En 1924, il va chercher fortune à Amos, Abitibi, alors la capitale d'une petite région agricole éloignée, pauvre et quasi ignorée.
Âgé de 17 ans, Jacques Bouchard flaire le brillant avenir de cette région, tant au point de vue agricole que minier. Après une élémentaire initiation dans le commerce de l'assurance, il prend le risque à l'âge de 19 ans, d'ouvrir son propre bureau d’assurances, qui garde encore aujourd'hui son nom.
À cause de ses qualités, on lui demande d'accepter la présidence du conseil d'administration du Sanatorium St-Jean de Macamic II, il en organise la construction et demeure à la présidence de l'administration pendant un quart de siècle.
À la demande pressante de Son Excellence Mgr Aidée Desmarais, évêque d'Amos et ami de M. Bouchard, il accepte la responsabilité d'organiser l'assistance sociale du diocèse d'Amos. Il en fut le Président responsable pendant plusieurs années. Non seulement il fut l'ami dévoué des malades (les tuberculeux en particulier), mais aussi des jeunes. Les troupes scouts du diocèse d'Amos l'ont vu Président de leur comité directeur pendant des décades.
Une de ses œuvres de prédilection fut les Missions Étrangères. En décembre dernier, il avouait à des intimes qu'à l'occasion de Noël, il avait reçu au-delà de 100 cartes missionnaires venant des quatre coins du monde. Sans doute à cause de toutes ses activités charitables et religieuses, les autorités tant laïques que catholiques ont cru bon de lui décerner les honneurs suivants :
Son Excellence Jules Léger, alors Gouverneur-Général du Canada, lui a conféré la décoration de l'Ordre du Canada. De son côté, l'Église Catholique par l'intermédiaire de Son Excellence Emmett Carter, le créait Chevalier de Grâces Magistrales de l’Ordre de Malte.
De leur côté, les autorités diocésaines et locales à plusieurs reprises, lui ont manifesté leur gratitude par décorations et diplômes.
Il laisse dans le deuil son épouse Yvonne de Vreese, ses deux fils Yves, M.B.A. et Me Pierre Bouchard, avocat de Montréal, son frère Louis, Jésuite, ses sœurs Marcelle (Mme Joseph St-Arnaud), la Révérende Soeur Laure G. Bouchard, a.s.v. de Nicolet, Cécile, et Lucie (Mme David Houle de Pierrefonds).
Les funérailles et l'inhumation auront lieu à la Cathédrale d'Amos samedi le 30 janvier 1982.
Des dons pourraient être faits à l'œuvre favorite de Jacques Bouchard, soit la Procure des Missions Jésuites, 3160 Chemin Daulac à Montréal.
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