Biography Morency Octave



Biography Morency Octave

Octave Morency

Approchons le personnage haut en couleur que fut celui d'Octave, né au pont Berlot de la Rivière-Trois-Pistoles, un 24 juillet 1833, du légitime mariage d'Isaac et de Céleste Boucher, petit-fils de François et arrière-petit-fils d'Augustin notre pionnier à Rivière-Trois-Pistoles

Dès sa jeunesse, cet intrépide canadien-français transportait à cheval, le courrier de la Reine Victoria,

entre Québec et le Bas-du-Fleuve.  D'ailleurs, c'est lors de ses haltes à la limite ouest de Saint-Jean-Port-Joli, où il devait changer de monture qu'il apprit à connaître sa future épouse: Emma Pelletier, fille d'un commerçant-aubergiste, qu'il maria en début d'année 1859, pour l'amener vivre quelque temps à la maison paternelle à Rivière-Trois-Pistoles, avant de s'installer à vie à L'Isle-Verte où ils ouvrirent une petite auberge près de l'église.

Compte tenu de sa vie publique, Octave Morency était reconnu à cent lieues à la ronde et réciproquement, connaissait tout un chacun sur la Rive-Sud.  Il avait la réputation d'une soupe au lait, un fort en gueule, très impliqué dès qu'il s'agissait de politique.  À cause du parti assez mal vu des bien-pensants auquel il adhérait, il versait au besoin dans l'anticléricalisme.  C'était l'époque où le ciel était bleu et l'enfer rouge... Sur les derniers temps de sa vie, le dur à cuire s'était ramolli, partageant une tendresse égale entre son vieux compagnon d'infortune; en l'occurrence, son cheval Bill et ses aussi petits-enfants, encourageant ces derniers dans leurs espiègleries, leur rendant la pareille au besoin et les gavant de pastilles de menthe.   Entre plusieurs anecdotes, un fait cocasse s'avère digne de mention: Mon père Paul racontait qu'ayant suivi le vieil Octave à l'écurie, fureteur comme tous les gosses, il fit la découverte d'un flacon (?) dans la mangeoire et qu'ayant montré à son grand père l'objet insolite, il lui demanda candidement s'il s'agissait d'un remède destiné au vieux Bill (?)  Mon père n'a pu saisir ce qui lui fut répondu de façon expéditive d'ailleurs.

Il n'y a pourtant rien d'étonnant en ce qui concerne l'alcoolisme chez nos ancêtres.  L'on sait que tout le monde buvait à l'époque et sec à part ça !  Notamment à la campagne et davantage dans le Bas-du-Fleuve et la Gaspésie.  Comment reprocher à ces braves gens ce qui devint hélas, une tare !  L'alcool, et quel alcool parfois, représentait alors la panacée idéale pour contrer la rigueur du climat et la dureté des tâches, notamment les métiers pratiqués à l'extérieur, comme celui de postillon au long cours, par exemple.

Autre anecdote non moins hilarante et digne d'un Jean Provencher et que seuls quelques initiés se chuchotaient à mots couverts dans l'Isle-Verte:  Un bon jour, en veine de mystification, déguisé en  «Monsieur le Curé»,  le Père Morency aurait délaissé la terre ferme pour traverser à l'île du même nom visiter une bonne femme fort naïve et de surcroît myope.  Ce n'était pas tant aux péchés mignons de la brave vieille qu'il en voulait, comme à l'aveu de faits familiaux se rapportant à la politique évidemment.  Cré Octave !  Dieu sait qu'il possédait plus d'un tour dans son sac de postillon !

Mais,  mon arrière-grand-père, sa passion de la politique et des chevaux mise à part, n'avait pas que des imperfections.  Outre son métier de postillon, en fidèle cocher qu'il devint sur les derniers milles, faisant la navette entre la gare le l'Isle-Verte, le bureau de poste et son auberge, il multipliait une serviabilité à toute épreuve. Témoin un fait que ma mère, la petite Marie-Louise Massé d'alors, fut bien malgré elle la vedette.  Cette dernière ayant subi un malaise en classe, l'institutrice pria le père Morency de la ramener en voiture à la maison.  En rendant l'enfant à ses parents, il prophétisa sur un ton folichon: «Ayez ben soin d'la p'tite, c'est la mienne!».  Quinze ans plus tard, ma mère épousait effectivement le petit-fils; Paul.

Quand ma mère évoquait pour moi le père Octave Morency des derniers temps, elle animait un personnage sorti tout droit d'une carte de Noël: «Debout, sur le devant de sa carriole, le casque de poil enfoncé jusqu'au nez, une ceinture fléchée enserrant fermement son capot de chat sauvage archi-usé, tenant dans ses grosses mitaines les rênes de son vieux Bill, tous deux avançant péniblement vers leur destin dans la blancheur de l'hiver sans fin du Bas-du-Fleuve».

Ce personnage de légende devait disparaître après une courte maladie en début d'année 1901, à l'âge de 67 ans.  Sa femme le suivit de très près.

Polyne Morency

dans Le Bauché dit Morency Bulletin de l'Association des familles Morency Vol. 7 no 2  juin 1997

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