Biography Garneau Edouard-Burroughs
Édouard Burroughs Garneau (1859-1911)
Biographie
Né dans la paroisse Notre-Dame de Québec, le 18 janvier 1859, fils de Pierre Garneau, marchand, et de Cécile Burroughs.
Fit
ses études à l'Académie commerciale et au High School of Québec, ainsi
qu'au Eastman's National Business College à Poughkeepsie, dans l'État de
New York.
Commerçant,
importateur et spéculateur. Fit son apprentissage des affaires au sein
de l'entreprise dirigée par son père et son oncle, P. Garneau et Frères.
Devint l'associé de son père, de son oncle, François-Xavier Garneau, et
plus tard de son frère, Georges Garneau, dans l'entreprise P. Garneau,
fils et Cie en 1882. Associé avec Louis-Joseph et Rodolphe Forget,
sénateurs, dans plusieurs projets dont ceux de la Pointe-au-Pic Land and
Construction Company, la Canada Cement Company, la Canadian Car and
Foundry Company, la Banque internationale du Canada, la Compagnie du
chemin de fer de Québec et du Saguenay et la Quebec Railway, Light, Heat
and Power. Devint membre de la Compagnie de navigation Richelieu et
Ontario en 1898. Cofondateur, avec Trefflé Berthiaume, François-Xavier
Dupuis et Lawrence Alexander Wilson, de la Quebec Land Company en 1906.
Président du bureau de commerce de Québec de mai 1894 à décembre 1895.
Élu au conseil d'administration de l'Association des voyageurs de la
Puissance en décembre 1895.
Nommé conseiller législatif de la division de La Durantaye le 8 avril 1904. Appuya le Parti libéral.
Décédé
en fonction à Québec, le 18 août 1911, à l'âge de 52 ans et 7 mois.
Inhumé à Sainte-Foy, dans le cimetière Notre-Dame-de-Belmont, le 21 août
1911.
Avait
épousé dans sa paroisse natale, le 25 octobre 1882, Marie-Laure-Eulalie
Braün, fille de Frédéric Braün, avocat, et de Laure De-Sales
Laterrière.
Cousin de Némèse Garneau.
Source : http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/anciens-parlementaires/garneau-edouard-burroughs-177.html
Autre biographie: GARNEAU, ÉDOUARD-BURROUGHS (baptisé Pierre-François-Édouard-Burroughs), marchand, capitaliste et homme politique, né le 18 janvier 1859 à Québec, fils de Pierre Garneau*
et de Charlotte-Louise-Cécile Burroughs ; le 25 octobre 1882, il épousa
dans cette ville Laure Braün, et ils eurent deux fils et trois filles ;
décédé le 18 août 1911 à Québec et inhumé le 21 au cimetière Notre-Dame
de Belmont, à Sainte-Foy, Québec.
Après des études à l’académie
commerciale de Québec, au Quebec High School et au Eastman’s National
Business College de Poughkeepsie, dans l’État de New York,
Édouard-Burroughs Garneau entreprend, en 1875, son apprentissage des
affaires au sein de l’entreprise familiale dirigée par son père,
important grossiste de marchandises sèches à Québec. En décembre 1882,
il devient, avec son oncle François-Xavier, membre à part entière de
l’entreprise, qui prend alors le nom de P. Garneau, Fils et Compagnie.
Garneau acquiert graduellement expérience et responsabilité dans la
gestion de la firme. À l’accession de son frère Georges*
comme associé en 1888, il a déjà parcouru l’Europe, à titre d’acheteur,
et visité, à quelques reprises, les Antilles, sans doute comme
représentant de la société. Sa principale responsabilité demeure
toutefois le développement du marché des provinces Maritimes.
En mai 1894, Garneau est élu président
du Bureau de commerce de Québec, ce qui témoigne de sa réputation sur le
plan régional ; il occupe ce poste jusqu’en décembre 1895. Durant son
mandat, il appuie les différents projets qui visent à moderniser les
infrastructures portuaires et à accroître le volume des marchandises
transitées et expédiées de cette ville. Il doit cependant composer avec
l’ascendant qu’y exercent son père, véritable promoteur de la
construction du chemin le Grand Nord, et Richard Reid Dobell*,
principal instigateur de l’établissement d’une ligne de steamers
transatlantique. Comme la plupart des membres de la jeune relève des
entrepreneurs de Québec, il se contente de soutenir les initiatives
privées d’une élite d’affaires beaucoup plus expérimentée que lui sans
parvenir réellement à en faire partie. Son cercle d’influence se limite
au monde du commerce des marchandises sèches et il est encore identifié à
la firme paternelle. Il n’en est pas moins élu au conseil
d’administration de l’Association des voyageurs de commerce de la
Puissance, en décembre 1895. Ce poste d’administrateur, attribué pour la
première fois depuis la fondation de l’organisme en 1875 à un membre de
la communauté d’affaires de Québec, de même que sa participation, en
tant que délégué, à une réunion préparatoire au congrès des chambres de
commerce de l’Empire, tenu à Londres en juin 1896, lui ouvrent de
nouveaux horizons.
Peu à peu, Garneau se libère de
l’emprise paternelle et crée son propre réseau d’alliances et
d’influences. Il s’insère graduellement dans le réseau d’affaires de Louis-Joseph et Rodolphe Forget,
deux prestigieux financiers et capitalistes montréalais. En 1898, il
devient membre du conseil d’administration de la Compagnie de navigation
du Richelieu et d’Ontario, qui est présidé par Louis-Joseph Forget.
C’est à ce titre qu’il présente en 1900, à la presse québécoise, les
plans et devis de construction du manoir Richelieu de Pointe-au-Pic et
qu’il participe, l’année suivante, avec les Forget, à l’organisation de
la Pointe au Pic Land and Construction Company, société de développement
immobilier. L’affiliation de Garneau avec les Forget prend beaucoup
plus d’ampleur à partir des années 1900. Il est associé à la plupart des
grands projets de l’empire des Forget : la Canada Cement Company, la
Canadian Car and Foundry Company, la Dominion Textile Company, la Banque
internationale du Canada, la Compagnie du chemin de fer de Québec et du
Saguenay et la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. Au sein
de ce groupe d’affaires, Garneau n’est ni un décideur ni un promoteur et
encore moins un stratège. Il est plutôt un prête-nom utile pour
identifier certaines transactions aux intérêts locaux, notamment dans
les cas du chemin de fer Québec et Saguenay et de la Quebec Railway,
Light, Heat and Power, au conseil d’administration desquels il est
nommé.
Le réseau d’affaires de Garneau ne se
restreint pas à l’empire des Forget. En remplaçant son père au Conseil
législatif, en avril 1904, il se crée de nouvelles relations politiques
et commerciales, notamment avec les Montréalais Trefflé Berthiaume,
François-Xavier Dupuis et Lawrence Alexander Wilson. Ces derniers sont à
l’origine de la fondation de la Quebec Land Company, société de
développement immobilier reconnue juridiquement en août 1906 et qui
acquiert, en novembre de la même année, un immense domaine foncier dans
Limoilou, en banlieue de Québec. Ce trio de spéculateurs a tôt fait
d’intéresser un groupe de jeunes capitalistes québécois, auquel se joint
Garneau. Une partie du territoire acquis est rapidement arpenté et
loti ; les rues et avenues sont subdivisées en carrés rectangulaires qui
rappellent le quadrillé des villes américaines. Les promoteurs
cherchent à créer un nouveau type d’agglomération urbaine, un « Greater
Quebec » comme ils le suggèrent dans leur publicité, en empruntant à la
métropole américaine ses formes urbaines et en s’inspirant du projet de
développement de Central Park, à New York.
À la suite de l’élection de son frère
Georges à la mairie de Québec en 1906, Garneau est nommé président de la
société immobilière. Les liens entre les deux frères ne peuvent que
servir les intérêts du groupe, d’autant plus que tous les deux
favorisent, pour des raisons différentes, l’annexion de Limoilou à la
vieille capitale. Même si Édouard-Burroughs obtient en 1908 du conseil
municipal de Limoilou des conditions excessivement favorables à la
Quebec Land Company – une exemption de taxes d’une dizaine d’années sur
90 % de son domaine foncier constitué de lots non cadastrés – cette
petite ville, d’à peine 3 000 habitants, grevée d’une dette de 210 000 $
et dont le revenu annuel ne dépasse guère 10 000 $ ne peut garantir, à
long terme, une croissance urbaine suffisamment régulière pour
satisfaire les promoteurs immobiliers. Selon les ingénieurs de la ville
de Québec, tout le système d’aqueduc de même que les services de voirie,
de prévention contre les incendies et le crime doivent être revus et
améliorés pour répondre aux exigences d’un développement urbain
profitable aux intérêts publics et privés.
La Quebec Land Company ainsi que ses
proches rivales, la Compagnie des terrains d’Orsainville et celle
chargée de développer le projet résidentiel du domaine Lairet, toutes
deux propriétés d’Eugène Leclerc*,
un proche du Parti libéral, ont tout intérêt à voir rapidement se
concrétiser l’annexion. Élu en 1908 à la mairie de Limoilou, Leclerc
prend la responsabilité de convaincre l’électorat des avantages de cette
annexion. Garneau et la Quebec Land Company exercent de leur côté une
influence discrète auprès du maire et de plusieurs échevins de Québec.
Cette concertation permet de vaincre facilement l’opposition,
ethniquement divisée et moins bien structurée, qui avait été outrée des
avantages financiers octroyés à la Quebec Land Company. Après une
campagne publicitaire en faveur de l’annexion, soutenue par le Soleil,
le projet devient réalité en décembre 1909 lorsque les conseils
municipaux adoptent le règlement d’annexion et que la population de
Limoilou l’entérine par voie de scrutin.
Garneau n’a pu voir de son vivant
l’éclosion de ce quartier résidentiel de Québec. Décédé en 1911, il est
remplacé à la présidence de la Quebec Land Company par Adélard Turgeon*.
Son frère Georges lui succède à la direction de la Garneau Limitée,
constituée en 1908. À son décès, Garneau laisse un actif qui témoigne de
sa réussite financière : quelque 465 000 $, principalement en
propriétés immobilières, évaluées à près de 83 000 $, et en valeurs
mobilières, estimées à environ 330 000 $, surtout dans les entreprises
auxquelles il avait participé.
Édouard-Burroughs Garneau constitue un cas particulier parmi les entrepreneurs de la ville de Québec à la fin du xixe
siècle. Associé un certain temps à la jeune relève québécoise, il s’en
est nettement démarqué au cours des années 1890. Cette volte-face
s’explique par sa perception excessivement fine de l’avenir de Québec au
sein de l’économie continentale. Tandis que toute une génération, à
laquelle appartenait son père, croyait encore à la relance de l’économie
québécoise par sa diversification, Carneau se rendait compte que Québec
pouvait difficilement s’approprier une partie du volume du fret
continental et encore moins redevenir la plaque tournante qu’elle avait
été au milieu du xixe siècle. À
brève échéance, les forces du marché devaient obligatoirement converger
vers la métropole montréalaise. Ses alliances avec le groupe Forget et
sa carrière de promoteur immobilier démontrent, sans l’ombre d’un doute,
qu’il avait saisi les nouvelles orientations de l’économie moderne.
Peu, à l’époque, ont suivi son exemple au sein de la communauté
d’affaires de Québec.
Jean Benoit
AC, Québec, Minutiers, J.-A. Charlebois,
30 nov., 17 déc. 1906, 19 févr. 1907 ; L.-P. Sirois, 27 nov.,
13 déc. 1911.— ANQ-Q, CE1-1, 19 janv. 1859, 25 oct. 1882 ; P-90/6/12 ;
T11-1/29, no 2992 (1883).— Arch. de la ville de Québec, M1-2,
secrétaire-trésorier, corr., 8 nov. 1909 ; QP1-4, Quebec Land Company.—
Arch. d’Hydro-Québec (Montréal), Quebec and Saguenay Railway, livre des
minutes, 22 janv. 1910 ; Quebec Railway, Light, Heat and Power, livre
des minutes, 12 mars 1910.— L’Électeur (Québec), 16 juin 1894.— La Semaine commerciale
(Québec), 14 déc. 1894, 20 sept., 31 oct., 13, 20 déc. 1895,
10 avril 1896, 11 févr. 1898, 2 mars 1900, 11 janv., 22 mars 1901.— Le Soleil, 18 août 1911.— Réjean Lemoine, « la Bataille des annexions : Limoilou, 1909 », Droit de parole (Québec), 10 (1983), no 2 : 8s., 13.— Limoilou à l’heure de la planification urbaine, sous la dit. de Danielle Blanchette (Québec, 1987).— RPQ.
Source: Dictionnaire biographique du Canada en ligne, http://biographi.ca/009004-119.01-f.php?id_nbr=7387
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