Biographie Giguere Pierre



Biographie Giguere Pierre

Qui donc était ce Peter Guyère ?

Georges-Émile Giguère, s.j. (2067)

Mémoires de la Société de Généalogie Canadienne Française (MSGCF), vol 43, No 4, p 287-294 (1998)

Un jour, nos lecteurs ont eu ou auront à résoudre une énigme historico-généalogique d'un genre tout particulier : démasquer un quidam ou déloger un embusqué. Dans le récit suivant, ils trouveront une démarche qui nous a précédemment servi pour élucider un problème de cette nature1. Faut-il préciser d'abord que 20 ans d'investigation sur la présence des Giguère, principalement sur le territoire québécois, ont révélé plus de 40 orthographes différentes, dans divers documents d'époque, pour notre seul patronyme familial. Quand on a rencontré, par exemple, des Jiher, Juer, Gier, Giyère, Gillaiaire, etc., on ne songe même pas à s'interroger à propos d'un supposé nom de famille Guyère. Évidemment pas un patronyme anglais, il semble plus rapproché de Giguère.

Notre énigme a surgi quand nous avons repéré, au registre anglican de Christ Church à Montréal, le mariage d'un certain « Peter Guyère avec Euphrasia Couvret ». Nous étions sur le point de terminer un ouvrage consacré aux Giguère dans l'histoire de Montréal entre 1675 et 1995. Passé un instant de surprise, pourtant toute mitigée, nous avons cru y reconnaître Pierre Giguère, fils de Jean-Baptiste et de Louise Magnan, né à Montréal et baptisé à l'église Notre-Dame, le 26 novembre 1706. Nous l'avions précédemment rencontré comme coureur des bois, à l'exemple de son père, de ses oncles, de ses frères et beaux-frères. Le retrouver tout à coup, toujours célibataire à 60 ans accomplis, devant un ministre anglican, pour épouser une petite canadienne de près de 30 ans, catholique comme lui, et déjà mariée 9 ans plus tôt. voilà qui est fort intriguant.

La liste des mariages anglicans du début du régime anglais a été le point de départ de notre recherche. L'ouvrage Montreal. A brief History (p. 7) du professeur John Irwin Cooper de McGill avait attiré notre attention sur l'utilité possible de ce document. On ne sait jamais.

The registers of the first regularly appointed Anglican clergyman in Montreal (himself an old country Frenchman) show that of the 500 marriages he solemnised between 1766 and 1794, over a quarter were between men and French Canadian women. In the literal sense, therefore, the mother tongue of the growing part of « English » was French.

Ladite liste, publiée en 1885 dans le Rapport des archives du Canada, nous a révélé en 6e place le mariage que nous voulons maintenant déchiffrer. Curieusement, la  publication d'Ottawa se limitait à nommer les conjoints sans ajouter aucune mention des parents, ni d'aucun autre témoin. Ainsi privé de tout indice d'identification des nouveaux époux, il fallait bien chercher la lumière à d'autres sources. En 1915, le Bulletin des recherches historiques  a brièvement publié un relevé numérique de ces «mariages mixtes». Quoi qu'il en soit, nous y trouverons aussi notre profit, le moment venu. Bien entendu notre but premier demeure avant tout d'identifier ce Peter Guyère.

La photocopie du registre anglican lui-même, conservé à Ottawa, se révèle absolument conforme à l'énoncé de l'imprimé de 1885. Par ailleurs, aux archives du Québec à Montréal, l'exemplaire du même registre donne heureusement, à l'inscription de ce mariage, une version légèrement plus complète. Tandis que la copie d'Ottawa, et sa fidèle reproduction au Rapport, énonce comme suit le deuxième mariage de janvier 1767 : « Peter Guyère & Euphrasia Couvret  », celle de Montréal ajoute, comme bref complément, « were Married by publication the 8th January ». Or, dans les cas voisins de ce mariage, le ministre écrit plutôt « married by licence  ». Petite nuance qui nous invite à chercher les explications indispensables à notre réponse. Si minces soient-elles, ces informations supplémentaires aux archives québécoises, ont au moins le mérite de préciser le jour et le procédé suivi : « by Publication the 8th January  ». D'où, peut-on penser, l'original réside à Montréal, tandis qu'Ottawa ne possède qu'une transcription plus ou moins détaillée ?

Identification des conjoints

 À nos yeux, «Peter Guyère» ne présente aucune difficulté spéciale, quant à son orthographe. Compte tenu des problèmes d'épellation assez courants tant au régime français que plus tard au régime anglais, c'est même un tout premier élément d'identification, qui nous le fait retenir. Rappelons ce qui nous est déjà connu au sujet de Pierre Giguère, deuxième enfant du couple mentionné plus haut, né après son frère Jean-Baptiste, qui, plus tard, fera ses débuts dans la course des bois, en compagnie de ...

Vous pouvez lire la suite de cet article en consultant la revue "Mémoires" vol 43, No 4, p 287-294 (1998)

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