Biographie Dallaire Salomee

Cordélia, la fille de Jean-Baptiste Chalifoux et de Salomée Dallaire entra chez les religieuses de soeurs grises de la Croix aujourd'hui Les soeurs de la Charité, sous le nom de Soeur Procule.
Voici l'histoire de sa vie.
Anniversaire de la mort de notre Chère Soeur Cordelia Chalifoux De Soeur Procule.
Le 31 décembre 1954.
Alors que furent les dernières heures de l'an de grâce mille neuf cent cinquante quatre, une barque de chez nous toutes les voiles déployées, gonflés par le souffre divin des sacrements, aborde a port de l'Eden éternel à 9h20 du soir.
Cette âme privilégiée, la quinzième de nos soeurs disparues au cours de l'an qui s'achève, porte à notre première Supérieure et Mère Complément d'un rosaire de religieuses Soeur Grise de la Croix partie pour l'au-delà en cette année centenaire de la proclamation du dogme de son Immaculé Conception.
La petite enfance s'écoule paisiblement sous la garde d'une mère attentive, d'un père laborieux, de deux frères plus âgés qu'elle qui l'a taquinent à qui mieux mieux et d'une soeur aînée qui se constitue sa petite mère et la forme à l'esprit d'ordre et de propreté. Le benjamin onzième de la famille semble avoir eu des préférences pour Cordélia. Ensemble, ils allaient tendre la ligne dans les eaux poissonneuses de l'outaouais, un soir alors qu'ils étaient respectivement âgés de douze et huit ans, une anguille mords à l'hameçon, effrayée la fillette se lève, recule et finalement fait un plongeon qui aurait pu lui être fatale sans la présence d'esprit du frérot qui l'a retient par son tablier. Elle saisit vivement l'embarcation et en fut quitte pour la peur.
À cinq ans Cordélia a débuté en qualité d'externat au pensionnat de Montébello, elle a gardé un souvenir de sa première maîtressse, notre regretté Soeur Sainte-Bibianne Doucet. Sous sa tutelle elle prépara son coeur à la première visite de Jésus Hostie et de l'Esprit Saint dans le sacrement de Confirmation reçu le 27 juillet 1893.
De dix à quinze ans, elle fréquenta l'école rurale ayant pour titulaire madame Tétrault et sa fille Léontine, de quinze à dix-sept ans on la retrouve au couvent dans la classe préparatoire des examens du bureau centrale des examinateurs catholiques de la province. Soeur Marie du Rédempteur et notre futur Mère Saint-Albert lui ont enseigné successivement. Elle en sort montée d'un brevet.
Le tricot a charmé ses loisirs au cours des longues soirées d'hiver entre les heures de classes, les études, tandis que le chant pieux avec son aîné agrémentent les heures du repos dominicale. Avec la famille chaque soir, elle s'agenouille au pied de la croix de tempérance pour la récitation du chapelet et la prière.
Le 1er septembre 1901 Clara dit adieu aux siens et franchit le seuil du noviciat. Elle aurait bien voulu amener sa cadette avec elle mais le père songeant que le double sacrifice de ses filles serait trop lourd pour la mère et retient Cordélia. L'année suivante celle-ci a le grand bonheur de rejoindre son aîné devenue novice sous le vocable de Soeur Sainte-Aline.
Dès son postulat Soeur Chalifoux enseigne comme substitut à l'école de St-Thomas d'Aquin et à l'académie Sainte Marie de Hull puis à la Pointe Gatineau au cours de sa deuxième année de noviciat on l'a retourne à l'école Saint-Thomas d'Aquin.
Sa carrière de religieuse institutrice se partage comme suit : seize ans à Hull, huit ans à la Pointe Gatineau, sept ans à Ville Marie, deux ans à Noranda soit un total de trente trois ans. Partout elle se révèle institutrice soucieuse de la formation de ses élèves et leurs succès aux examens.
Trois de ses anciens élève de Ville Marie, deviennent religieuses et prêtres dans la congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée font particulièrement honneur à leur maîtresse.
Souffrante de haute pression artérielle Soeur Sainte Procule revient à la maison mère en 1938. Après un repos de trois mois elle reçoit l'ordre de superviser la ferme d'Youville. Elle y retrouve quelque chose de la maison familiale, en jouit et se donne sans compter. Sous sa direction éclairée la ferme vit des jours de prospérité spirituelle Roi et matérielle.
Le Sacré Coeur de Jésus y est intronisé Roi et centre de la famille religieuse, le toît partiellement rénové, le poulailler agrandit, les récoltes abondantes. Aussi est-ce à regret, quoique résignée et courageuse montrent les chroniques, que Soeur Supérieur quitte cette maison de tranquilité et de bonheur. Quand vient le temps des adieux, Monsieur l'Abbé Isaïe Godin, aumônier exprima son admiration à son endroit par la promesse de l'offrande du Saint Sacrifice de la messe aux intention de la Supérieur partant tous les premiers dimanches du mois. En quitant ses champs de labeur Soeur Sainte-Procule l'enveloppe d'un regret et dit que c'est beau la ferme d'Youville.
L'obéissance la dirige ensuite à l'école normale de Ville-Marie ou elle remplace le chargé d'économie. La situation financière est plutôt précaire. Sont travail assidu multiplie les produits de jardins et du poulailler. Sa surveilance régulière réalise un meilleur rendement cependant elle ne parvient pas toujours à boucler le budget et elle en souffre. Toutefois l'économe ne recule pas devant le travail et la souffrance et elle demeure assignée pendant quatre ans. En 1945, la maladie la contraint de revenir à la maison mère.
Dès que ses forces lui permettent, elle offre ses services comme couturière aux infirmières du troisième. Après deux ans de généreux travail, elle est chargé de la couture. Partout en maladie comme en santé, à la maison mère comme en mission, Soeur Saint-Procule est qualifié de religeuse fidèle intéressé au bien commun laborieux et charitable.
Lors de l'inoubliable grippe espagnol de 1918 bien qu'institutrice à Ville-Marie, elle se constitue sous les mérites de l'obéissance, garde bénévole spéciale d'une élève pensionnaire dont la température se maintenait à 104. En dépit des soins reçus, Soeur Saint-Procule fit tant et si bien qu'elle réussit à la descendre au normal.
À la ferme d'Youville nos mères et soeurs en quête de repos trouvaient toujours chez la supérieur d'alors un accueil bienveillant un gîte hospitalier. Pendant son stage à la maison mère innonbrables sont les services rendus sans bruit sans éclat à nos soeurs malades.
Soeur Saint-Procule n'était jamais inactive, le tricot demeurait son travail favori. Grâce à cet heureux emploi de son temps elle peut remettre à Mère Saint-Josephat, économe générale une quantité suffisante de bas bel et bien confectionner comme cadeau du jour de l'an à ses employés. On se tromperait si l'on croyait qu'elle sacrifiait au travail ses exercices spirituels. "À Dieu premier service" fut toujours sa device. Fidèle à l'assistance de la sainte messe jusqu'à ses derniers jours de maladie, elle faisait une heure d'adoration journalière à la chapelle après le déjeuner alors qu'elle était hospitalisée au troisième étage.
Le 17 décembre 1954 au cours de la nuit Soeur Sainte-Procule se senti très malade. L'infirmière veilleuse appelée, lui prodigua les premiers soins, sans succès. Le médecin mandaté vient à son tour sans plus de réussite. Elle fut administrée le jour de Noël, en après midi. Préparée par le révérend Père Antoine Mallette, aumônier, la malade vit venir la mort avec calme et s'endormit paisiblement dans la volonté du Seigneur au soir du 31 décembre à l'âge de 72 ans et 58 ans de religion.
Pendant la soirée du 3 janvier 1955 ses neufs compagnes jubilaire entourèrent sa pauvre bière pour réciter avec la communauté les prières d'usage. Le lendemain, elles accompagnèrent ses restes aux funérailles et aux champs du dernier repos.
Puisse notre chère soeur défunte avoir fêter au ciel ce jour glorieux dans un jubilé sans fin. Puisse-t-elle y avoir retrouvée sa bien aimé soeur Sainte-Aline qui l'a précédée dans sa tombe au soir du 21 décembre 1950.
Que tous jouissent de la paix au port de l'éternel Eden !
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