Biographie Alfred Richer



Biographie Alfred Richer


Né à Saint-Jean Deschaillons de bons parents fermiers, il a eu le malheur de perdre sa mère à l'âge de 10 ans. Ce triste départ le contraignit à laisser l'école pour venir en aide à son père, aux travaux de la ferme. Cette pénible épreuve l'a amené à gagner sa vie en faisant toujours de durs labeurs. À 16 ans, il travaillait à une manufacture de briques. Plus tard, il exerce le métier de navigateur.

Comme anecdote de son enfance, dont il se souviendra toujours, c'est lorsqu'il vit pour la première fois passer une automobile. Il eut assez peur, dit-il, qu'il s'est jeté dans le fossé. « Imaginez-donc, une voiture pas de cheval. Le diable doit être là-dedans! »

Un pas majeur dans sa vie fut certainement son mariage avec Lucia Abel. Il a connu sa dulcinée dans une veillée, où il y avait de la musique et de la « danse ». Il la fréquenta durant un an, et faisait le trajet de 10 milles en voiture. C'était à Parisville, la paroisse voisine. Le soir de leurs noces, le 18 septembre 1916, ils allèrent coucher chez un voisin qui les avait invités... C'était la coutume du temps. Le lendemain, ils prirent le bateau l'Étoile pour aller s'établir à Shawinigan. « On se trouvera bien de l'ouvrage, là-bas.»

Ce fut le début d'une famille de sept enfants. Ils ont subi la crise économique sans défaillance. La foi était maîtresse dans le temps. « On trimait dur, mais on vivait dans l'espérance et on était heureux. » Tout le reste venait par surcroît. Avec leurs enfants, ils firent de beaux voyages : Toronto, New-York, Washington, Floride, etc... La plus grande partie de leur vie s'est déroulée au Cap-de-la-Madeleine. Il travailla dans un moulin de papier où il dût faire plusieurs 12 et 16 heures consécutives. C'était la loi du temps, mais il dût abandonner, cause de santé. Il subit alors une opération pour ulcères d'estomac.

Finalement, on dût faire face à l'inévitable. L'âge avançait irrémédiablement. C'est avec crainte qu'on fit notre entrée au foyer Père Frédéric. Aujourd'hui, il réalise que la décision était bonne, étant donné la maladie de son épouse, laquelle nécessita de grands soins pendant une longue période, ce qui aurait été impossible à donner dans une maison privée. Et l'on vit un vieillard de 90 ans aller donner le déjeuner à son épouse durant les trois années qu'a duré la maladie.

La messe et son chapelet sont sa nourriture quotidienne. Ses passe-temps favoris : jouer aux cartes, recevoir ses enfants et aller à l'occasion manger un petit rôti de lard... Aujourd'hui, à 93 ans, il trouve quand même que la vie a passé très vite. Et pourtant, ce fut une vie bien remplie...

Texte de Fernande Veillette (fille d'Alfred Richer)
1985

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