Biographie Albertine Richer
Albertine Richer, fille de Delphis Richer et Cordule Chandonnet
Née à Deschaillons le 7 septembre 1887, elle a 15 ans lorsque sa mère décède en octobre 1902, lors d’un accouchement de jumeaux qui n’ont pas survécu. Étant l’ainée, elle se retrouve subitement à la tête de la famille. Elle a deux frères et cinq sœurs. Alice n’a pas encore 2 ans, Cora n’en a que 5, Alma a 6 ans et Alfred en a 10.
Quand son père se remarie avec Célanire Lapointe en 1907, elle va prendre la place qu’occupait sa belle-mère auprès de M. Rémi Houde, un cultivateur retraité. Elle emmène avec elle Cora, que M. Houde adoptera et fera instruire.
Le 7 février 1916, elle épouse Pierre Lapointe, à l’âge de 28 ans. Le couple va vivre chez Ferdinand Lapointe (veuf depuis l’année précédente) et sa fille Agnès, à Sainte-Croix.
Lors de leur déménagement au Cap-de-la-Madeleine (vers 1920), la famille d'Albertine et Pierre compte trois enfants (Joseph, Siméon et Aurore) ; Ferdinand Lapointe quitte Sainte-Croix avec eux. Il meurt au Cap quelques années plus tard (1922).
En 1923, Albertine a quatre enfants : Joseph, Siméon, Aurore et Jacques. En l’espace d’un mois, trois d’entre eux meurent. Les quatre enfants souffrent de coqueluche, pneumonie et rougeole. Siméon est le plus atteint des quatre et le médecin le déclare perdu. Il conseille à Albertine de renoncer à le soigner mais elle décide de le soigner par la chaleur au lieu du froid, comme le médecin le recommande pour les trois autres. Curieusement, c’est le seul qui survit.
L’année suivante, le dernier-né, Jean-Marie, meurt à son tour. Le petit Siméon, âgé de 5 ans, le voit s’éteindre dans les bras de sa mère : «J’essayais d’attirer son attention pour qu’il survive. Finalement, il ne répondit plus à mes appels et, au bout de quelques minutes, ma mère m’a dit qu’il était mort. Je ne réalisais pas le drame qui se déroulait : le cœur de ma mère livrant une lutte contre le Ciel, dans le désir de sauver son bébé.»
Les trois années suivantes apportent à Albertine un poupon. D’abord Marcel, puis Madeleine et enfin Maria. Cette dernière succombe à une pneumonie au cours d’un voyage à Montréal chez tante Alma pour y fêter Pâques. La voiture n’était pas vitrée mais seulement protégée par des toiles, et le chauffage n’existait tout simplement pas, à l’époque. Le petit Siméon se souvient d'avoir fait le voyage de retour les pieds sur la tombe de sa petite sœur.
Sept mois plus tard naît la petite Thérèse et, finalement, Henri-Paul. Celui-ci a 18 ans lorsque sa mère décède en 1949.
Texte de Siméon Lapointe, fils de Pierre Lapointe et Albertine Richer
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