Biographie Guyon Jean
GUYON, JEAN, peintre, chanoine
du chapitre de Québec, né à Château-Richer le 5 octobre 1659, de Simon
Guyon, originaire du Perche, qui est dit « habittant » dans le
recensement de 1666, et de Louise Racine (née à Québec en 1641), décédé
à Paris en 1687.
Entré au Séminaire vers 1670, Jean
Guyon fait ses études classiques et, tout porte à le croire, il se
livre à la peinture, poussé dans cette voie probablement par l’exemple
du frère Luc [V. François], de l’abbé Pommier et,
en 1675, de M. de Cardenat. Il entre au grand séminaire le
8 décembre 1677, le jour de l’inauguration du bâtiment qui existe
encore, et il reçoit les ordres mineurs quatre jours après.
À l’été de 1678, Guyon se rend en
France pour y poursuivre ses études de philosophie et de théologie.
C’est ce qu’on apprend par une lettre de l’abbé Dudouyt à Mgr de
Laval*, datée du 9 mars 1681 : « M. Guyon passera [en Nouvelle-France]
par les premiers vaisseaux. » Dudouyt ajoute : « il [Guyon] est assez
bien présentement. Il a profité pour la peinture. Il n’a pas travaillé
avec tant d’application à sa philosophie cette année, à cause de son
indisposition [...] J’espère qu’il fera bien et qu’il vous donnera
satisfaction. »
Retourné à Québec en août 1682, Guyon
termine sa théologie et est ordonné prêtre le 21 novembre 1683. Fait
chanoine du chapitre le 7 novembre 1684, il quitte presque aussitôt
Québec à titre de secrétaire de Mgr de Laval et gagne Paris. C’est là
qu’il meurt le 10 janvier 1687, « dans de grands sentiments de
confiance ». Une lettre de l’abbé Dudouyt, datée du 17 avril 1687,
apporte peu de précisions sur les travaux du jeune prêtre : « Je vous
envoie de la laque que M. Guion avait achetée, en ayant trouvé une
occasion, des images de plastre, des étampes et quelques petits
instruments dont il se servait à travailler aux statues ».
Il est légitime de croire que l’œuvre
de l’abbé Guyon n’a pas été considérable. Certains de ses ouvrages ont
probablement péri dans les sinistres du séminaire en 1701 et 1705 ;
d’autres sont peut-être trop abîmés pour qu’il soit possible d’en faire
l’identification. De nos jours, il reste un portrait à l’huile,
étonnant de grâce et d’aménité, et quelques planches à l’aquarelle qui
ont conservé leur subtilité et leur fraîcheur.
Le portrait représente
Jeanne-Françoise Juchereau*, dite mère de Saint-Ignace (Hôtel-Dieu de
Québec). Née à Québec, elle a été à plusieurs reprises supérieure de sa
communauté ; elle en a été également l’annaliste. Son expression fait
songer à son style : intelligente, aimable, finement souriante, racée.
L’artiste a rendu le visage et le costume avec une grande simplicité
des plans, une admirable souplesse de pinceau et une sensibilité
profonde.
L’abbé Guyon a probablement exécuté
ses aquarelles pour aider – à l’enseignement de la botanique. Elles
représentent des éléments de la flore laurentienne. Le dessin est juste
et alerte ; la couleur, fraîche et transparente ; la composition,
ordonnée avec aisance.
Gérard Morisset
Source: Dictionnaire biographique du Canada en ligne (envoyé par Jacques Giffard)
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