Biographie Bourdon Rosario



Biographie Bourdon Rosario

Rosario Bourdon était un musicien aux talents multiples qui a eu une influence considérable sur les années formatrices de la Victor Talking Machine Co. Il est né le 6 mars 1885 dans une famille musicale de Longueuil, au Québec, près de Montréal. Son père était un chanteur amateur et sa mère, Caroline Derome, a commencé à lui apprendre le violoncelle lorsqu'il avait sept ans. Plus tard, il étudie cet instrument avec Jean-Baptiste Dubois, violoncelliste célèbre de Montréal que sa mère a épousé par la suite. Il apprend aussi le piano. Son demi-frère, Louis-Honoré Bourdon, devient un imprésario bien connu au Canada.

Jeune prodige, Rosario est admis en 1897 au Conservatoire de Gand (Ghent) en Belgique à l'âge de douze ans où il étudie le violoncelle avec Joseph Jacob. Après huit mois d'études seulement, il remporte un premier prix « avec grande distinction ». Peu de temps après, « Rosario », comme on le connaissait sur scène, entreprend une tournée en Europe et retourne au Canada dès 1899, où il connaît une certaine popularité à Montréal et à Québec.

Cherchant de meilleures possibilités de carrière, Rosario se rend aux États-Unis où il joue dans les orchestres de Cincinnati (1902-1904), de Philadelphie (1904-1908) et de Saint Paul, au Minnesota (1908-1911). Il est aussi chef d'orchestre adjoint à Saint Paul. Au cours de cette période, il étudie la direction d'orchestre en Europe. Il est devient finalement citoyen américain naturalisé.

Il fait ses premiers enregistrements pour la Victor Talking Machine Co. en 1905 afin de remplacer certains enregistrements de violoncelle faits antérieurement par Victor Sorlin. Dès 1909, la maison de disques le retient comme violoncelliste interne et il parvient au poste de codirecteur musical avec Joseph Pasternak en 1920. Il est très occupé à la Victor, exerçant de nombreuses fonctions supplémentaires, dont les arrangements musicaux et les accompagnements au piano pour d'autres artistes de la Victor et la direction de l'orchestre de concert Victor, de l'orchestre symphonique Victor, de l'orchestre de chambre Victor et, parfois, de l'orchestre Sousa. Il joue du violoncelle pour des enregistrements d'artistes Sceau Rouge tels qu'Alma Gluck et Enrico Caruso (1917, Sancta Maria de Fauré). Bien qu'il ait exécuté ou dirigé au moins 141 titres pour la compagnie Victor, son rôle comme arrangeur de bien des enregistrements accroît sa contribution à Victor. En remontant les années contient une discographie partielle de Bourdon.

L'année 1931 marque la fin de sa carrière à la Victor. Par la suite, il travaille en qualité de chef d'orchestre à la radio de la NBC, chez Muzak, chez Brunswick Records et chez Thesaurus Records, étiquette de transcription d'émissions. À la NBC, sa collaboration la mieux connue est une série d'émissions appelée Cities Service Concerts (1927-1938). Il dirige souvent l'Orchestre symphonique de Montréal au cours des dernières années de sa carrière, donnant son premier concert en 1935.

Il convient de noter aussi son rôle de pionnier musical dans l'industrie du film. Il dirige les partitions musicales de certains films de Laurel et Hardy et de certaines bandes dessinées de la souris Mickey de Walt Disney.

Il meurt à New York le 24 avril 1961. Dans tout son œuvre, son but le plus important ne consiste pas à atteindre la gloire, mais plutôt à faire « entendre la voix des compositeurs ». Les musiciens avec qui il travaillait n'ont que des compliments à lui adresser. Le critique Marcel Valois, en faisant son éloge, déclare que la qualité principale de ce chef d'orchestre réside dans la relation, c'est-à-dire dans l'équilibre entre la culture et le talent.

L'une de ses œuvres les plus remarquables en tant que compositeur est son Poème élégiaque pour violoncelle et orchestre. Parmi ses mérites comme chef d'orchestre, on note la Symphonie no 3 « avec orgue » (Saint-Säens), le Prélude à l'après-midi d'un faune (Debussy) et les Symphonies nos 4, 5 et 6 de Tchaïkovski. Vous pouvez l'entendre jouer du violoncelle dans l'enregistrement 4845 de la Victor, le Träumerei, op. 15, no 7 de Schumann.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les enregistrements de Rosario Bourdon, veuillez consulter la base de données du Gramophone virtuel.

Robert Thérien, chercheur en musique, Montréal
Références

« Bourdon, Rosario ». -- Encyclopédie de la musique au Canada. -- Sous la direction d'Helmut Kallmann et al. -- 2e éd. rev. et augm. -- [Saint-Laurent, Qué.] : Fides, 1993. -- No AMICUS 13213211

Moogk, Edward B. -- En remontant les années : l'histoire et l'héritage de l'enregistrement sonore au Canada, des débuts à 1930. -- Ottawa : Bibliothèque nationale du Canada, 1975. -- xii, 447 p. -- No AMICUS 79943. -- Publié aussi en anglais sous le titre de Roll back the years : history of Canadian recorded round and its legacy: genesis to 1930

Potvin, Gilles. -- « Rosario Bourdon, 1885-1961 ». -- Aria. -- Printemps (1985) -- P.13-14. -- No AMICUS 2862457

« Rosario Bourdon » [documentation éphémère]. -- Bibliothèque nationale du Canada, Division de la musique

Thérien, Robert. -- Notes de recherche inédites
(Source:
http://www.collectionscanada.gc.ca/gramophone/m2-1003-f.html )

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Bourdon (Joseph Charles) Rosario. Chef d'orchestre, violoncelliste, arrangeur, compositeur, cadre de compagnies de disques (Longueuil, près Montréal, 6 mars 1885, naturalisé amér. 1922 - New York, 24 avril 1961). Premier prix violoncelle (Cons. de Gand) 1898, premier prix musique de chambre (ibid.) 1899, D.Mus. h.c. (Montréal) 1944. Frère de Louis-Honoré Bourdon et demi-frère de Jules Dubois, il commença à neuf ans l'étude du violoncelle avec J.-B. Dubois qui devint plus tard son beau-père. En 1897, il fut admis au Cons. de Gand dans la classe de Joseph Jacob. Il se produisit en Europe comme enfant prodige sous le nom de Rosario avant de revenir au Canada en novembre 1899. Il joua alors avec succès à Montréal et dans d'autres villes du Québec. Il fut ensuite membre de l'OS de Cincinnati (1901-03). Le 31 août 1903, il joua Le Désir de Servais avec la Société symphonique de Québec (Orchestre symphonique de Québec) lors de l'inauguration de l'Auditorium. De 1904 à 1908, il fit partie de l'OS de Philadelphie avant de se joindre à l'OS de Saint Paul, Minn., à titre de violoncelliste et chef adj. (1908-11). En 1909, il commença à enregistrer pour la Victor Talking Machine Co., et devint en 1911 violoncelliste, accompagnateur et arrangeur attitré de cette compagnie. En 1920, il devint dir. mus. de Victor, poste qu'il occupa conjointement avec Joseph Pasternak jusqu'en 1931. Il dirigea alors des enregistrements d'ensembles comme la Victor Concert Band, le Victor Salon Orchestra et le Victor Symphony Orchestra ainsi que la musique de Sousa. Il assura aussi la direction des accompagnements de nombreux artistes sous contrat avec Victor, dont Mary Garden. La liste de ses enregistrements comme violoncelliste et chef d'orchestre se trouve dans En remontant les années. Bourdon joua également les obligatos de violoncelle sur les disques de chanteurs tels que Frances Alda, Enrico Caruso (1917, Sancta Maria de Jean-Baptiste Faure), Mabel Garrison, John McCormack et Alma Gluck. Il accompagna au piano d'autres artistes Victor, notamment le violoncelliste Victor Herbert. Certains de ces enregistrements ont été réédités sur CD.

En 1923, Bourdon entreprit une carrière parallèle et tout aussi réussie comme dir. mus. du réseau radiophonique NBC, où il fut responsable de plusieurs émissions commanditées, notamment les « Cities Service Concerts » (1927-38). Après avoir quitté la compagnie Victor en 1931, il travailla pour d'autres maisons d'enregistrement comme Brunswick, NBC, Thesaurus et Muzak. Comme chef d'orchestre, il fut un pionnier au cinéma, participant à des productions de films de Mickey Mouse et de Laurel et Hardy.

Le 14 janvier 1935, il dirigea à l'auditorium Le Plateau le concert inaugural de l'orchestre des CSM, dont le programme comprenait son arrangement d'une oeuvre de Lavallée, Le Papillon. Il revint à la tête de cet orchestre à plusieurs reprises, notamment pour l'exécution de la Symphonie n 3 de Saint-Saëns et du Concert champêtre de Poulenc, avec Léo-Pol Morin comme soliste, et d'oeuvres de Tchaïkovsky, Beethoven et Wagner. Selon le critique Marcel Valois, « la qualité principale de ce chef était la mesure, c'est-à-dire cet équilibre entre la culture et le don. Il était un musicien exemplaire parce qu'il possédait l'autorité et le goût. Nulle recherche pour lui du succès personnel, aucun désir d'exprimer ses goûts à lui, mais volonté constante de faire entendre la voix des compositeurs. »

Trois compositions de style léger de Bourdon ont été enregistrées : Is There a Santa Claus?, Ginger Snaps (Harms) et Danse Bagatelle (Feist), ces deux dernières par le Victor Novelty Orchestra. Son Poème élégiaque pour violoncelle et orchestre fut joué à Montréal en 1943 par Roland Leduc, à la salle du CMM; plus récemment, il fut enregistré par Alain Aubut et l'Orchestre métropolitain.

L'Université du Wyoming à Laramie a fait en 1976 l'acquisition de documents personnels de Rosario Bourdon ainsi que de spicilèges et d'une importante collection d'enregistrements sonores - disques et émissions radiophoniques.

Auteur Edward B. Moogk, Gilles Potvin
Source: http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0000393

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